Samedi soir, le Rugby Club Toulonnais se prépare à un affrontement décisif à domicile contre le Castres Olympique. Troisèmes lors de la phase régulière, les joueurs varois doivent impérativement gagner lors de ce barrage, où toute erreur entraînerait leur élimination.

Dans un stade Mayol qui promet d’être enflammé, les hommes de Pierre Mignoni s’attendent à une véritable bataille, tant nerveuse que physique.

Un match, un verdict : avancer ou tout perdre

« Il y aura peut-être un match après ou rien du tout… Il n’y a pas à s’économiser, ni à réfléchir sur ce barrage, » déclare Pierre Mignoni, conscient de l’enjeu majeur de la rencontre. L’année précédente, Toulon avait subi une lourde défaite à domicile face à La Rochelle (29-34), un scénario que le manager souhaite éviter à tout prix. « On avait loupé notre match. Peut-être même qu’on en avait eu peur, » admet-il.

Pour motiver ses joueurs, souvent comparés aux icônes du RCT de 2014-2015, Mignoni leur a lancé un défi. « C’est le bon moment d’écrire son histoire, pas celle de 2014, de 2015. Celle-là, elle est finie. Quand t’as des joueurs qui veulent écrire réellement cette histoire-là, ça ouvre le chemin, » explique-t-il. Le message est limpide : il leur appartient de bâtir leur propre légende.

Des Castrais brutaux, mais fragiles

Le match s’annonce difficile, avec une équipe castraise connue pour sa brutalité, qui mise sur un pack costaud et un style de jeu direct.

« Ça risque d’être un match costaud et violent, » prévient Yannick Nyanga dans les pages du journal L’équipe. L’ancien international voit même un léger avantage pour les visiteurs lors des duels : « Ils vont s’éprouver devant avec des ballons portés, du jeu direct à une passe pour créer de l’avancée. Ils ont un paquet d’avants complet avec Abraham Papali’i, Tyler Ardron ou Leone Nakarawa, » ajoute-t-il.

Cependant, cette brutalité peut se retourner contre eux. Le week-end dernier, face au Stade Français, le Castres Olympique a commis 15 pénalités, un manque de maîtrise qui pourrait coûter cher face à la précision de Melvyn Jaminet. L’arrière toulonnais, parmi les meilleurs buteurs du championnat, pourrait être un atout décisif.

Rectifier le tir dans les rucks, imposer son rythme

Lors de leur dernière rencontre contre Bayonne, Toulon avait montré des lacunes dans le combat au sol, perdant six ballons dans les rucks. « On a souffert, » reconnaît Mignoni. Teddy Baubigny embraye : « Il va falloir régler le degré d’agressivité et d’engagement, » souligne-t-il.

Néanmoins, Nyanga se montre optimiste : « Le Toulon qu’on verra samedi soir à Mayol n’aura rien à voir avec celui du week-end dernier. Jouer un match alors que tu sais que le plus déterminant aura lieu la semaine suivante, c’est compliqué. Le rugby, c’est comme la boxe : l’envie et l’engagement prédominent, » conclut-il.

Des armes de destruction massive sur les ailes et dans l’axe

Le RCT dispose de joueurs capables de changer le cours d’un match. Les ailiers fidjiens Jiuta Wainiqolo et Setariki Tuicuvu, réputés pour leurs appuis dévastateurs, représenteront une menace constante. Au centre, Leicester Fainga’anuku, All Black puissant, formera un partenariat redoutable avec Jérémy Sinzelle. Mignoni encense son centre expérimenté : « Il est incroyable en défense, » dit-il. À 34 ans, Sinzelle a réalisé une saison pleine (1898 minutes de jeu, 25 matchs, dont 23 titularisations) et pourrait être décisif dans les tactiques employées.

Le facteur X : Ma’a Nonu, 43 ans et toujours monstrueux

Pour couronner le tout, le joker de luxe de l’équipe est Ma’a Nonu. À 43 ans, le double champion du monde néo-zélandais a prouvé qu’il était toujours au sommet de sa forme en défiant Manu Tuilagi le week-end passé.

Aligné d’entrée, il a montré sa puissance et son expertise dans le contact, forçant la sortie du centre anglais dès la 32e minute. Sa présence promet non seulement de la densité, mais aussi une intelligence de jeu cruciale dans les moments décisifs.