Le président du Rugby Club Toulonnais, Bernard Lemaitre, s’est exprimé dans un entretien accordé à Midi Olympique sur la rentabilité financière de la Champions Cup.

Lemaître a d’abord souligné que la compétition implique des coûts de fonctionnement élevés pour les clubs. « C’est une compétition très prestigieuse, qui a joué un rôle important dans l’histoire récente de notre club. Elle confère un statut. Toulon, puis La Rochelle ces dernières années, ont su s’imposer sur la carte de l’Europe grâce à leurs succès. La Champions Cup offre une aura qui dépasse les frontières nationales », a-t-il déclaré.

Il a également précisé que, bien que souvent perçue comme une aubaine financière, la Champions Cup entraîne également des dépenses significatives. « J’entends souvent dire que c’est un jackpot, mais attention, elle engendre aussi des coûts de fonctionnement importants. Pour la disputer et espérer y figurer, il faut un effectif plus conséquent, avec des joueurs dont le recrutement est plus onéreux. La Champions Cup pousse ainsi les clubs à atteindre la limite maximale du Salary Cap ! »

Concernant les revenus générés par les phases finales, Lemaître a confirmé que la recette d’un huitième de finale et d’un quart de finale ne constituent pas des facteurs majeurs dans le budget du club. « Recevoir un match de phase finale à Mayol, comme notre huitième contre les Saracens, et potentiellement un quart de finale la semaine suivante, nous rapportera environ 220 000 euros bruts de recettes. Ce n’est pas négligeable, mais ce n’est pas non plus un élément déterminant de notre budget. Pour résumer, je dirai que c’est une aubaine sportive mais un pari financier », a-t-il déclaré.

Sur le plan comptable, il a comparé les revenus d’un match de barrage de Top 14 à domicile, qui sont plus lucratifs. « Absolument. En Coupe d’Europe, on doit reverser plus de 30 % des recettes à l’équipe visiteuse. La Champions Cup devient vraiment rentable à partir des demi-finales. Avant cela, c’est surtout bénéfique sur le plan sportif, mais financièrement, c’est un simple bonus. »

Concernant un éventuel quart de finale contre Toulouse, il a ajouté : « Ce sera un magnifique match de gala, mais il n’aura pas d’impact majeur sur nos finances. Même pour les joueurs, il n’y a pas de prime de victoire chez nous. Certains perçoivent des primes d’objectifs uniquement à partir des demi-finales du Top 14 ou de la Champions Cup. Et celles-ci ne deviennent conséquentes qu’en cas de titre. Nous pouvons aussi percevoir des primes de nos partenaires en cas de très bon parcours. »