Gabin Villière partage des réflexions émouvantes suite à son erreur face à Toulouse.

Gabin Villière partage des réflexions émouvantes suite à son erreur face à Toulouse.

Le jeudi 8 mai 2025 à 10:54 par David Demri

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L’ailier du Rugby Club Toulonnais, Gabin Villière, a partagé ses réflexions dans les colonnes du **Midi Olympique**, évoquant pour la première fois sa faute de main qui a coûté la victoire au RCT face au Stade Toulousain lors des quarts de finale de la Champions Cup, au Stade Mayol.

Villière admet avoir ressassé cette erreur pendant plusieurs jours, traversant une période difficile après la défaite. Il confie :

« On ne va rien cacher : après la rencontre, les journées ont été très difficiles. J’ai beaucoup cogité. J’ai eu du mal à trouver le sommeil. J’ai surtout beaucoup ruminé cette dernière action… Je suis arrivé à un premier constat : avant cette erreur, j’ai laissé tout ce que j’avais en moi durant cette partie. Cette action vient noircir le tableau, mais hormis ça, je n’ai pas un seul regret. J’ai tout donné, j’ai beaucoup couru, je n’ai jamais lâché. J’ai fait un match à mon image. En vérité, il y a une chose qui m’a fait du bien pour passer à autre chose. »

Cette « chose », ce sont les nombreux messages de soutien reçus de la part des supporters toulonnais et même de quelques Toulousains. Il se souvient :

« J’ai reçu un nombre incalculable de messages de supporters toulonnais, et même de quelques supporters du Stade toulousain. Ils ont tous été gentils avec moi pendant cette période difficile. En fait, ils ne m’en voulaient pas et ils ont mis en avant ce que j’avais donné pour le maillot. Je ne m’attendais pas à recevoir autant de messages de soutien… Dans ma personnalité, j’ai souvent tendance à m’enfoncer tout seul. Mon autocritique est souvent très dure. Et attention, je suis conscient de mon erreur. Ça m’a fait juste du bien de savoir que des gens reconnaissent ce que je mets sur le terrain pour représenter l’entité, le club. Je donne pour mes partenaires, mais aussi pour les supporters. Je donne sans attendre de retour, mais ça fait du bien d’avoir reçu ces mots durant cette période. J’ai retrouvé de la gnaque grâce à ça. Je ne vais pas lâcher, et je vais essayer d’en ressortir meilleur. Ça m’a permis, un peu, de passer à autre chose. »

Villière analyse ensuite les raisons de son échec sur cette dernière action :

« J’avoue ne pas avoir eu envie de revoir les images, mais c’est assez clair dans ma tête. Le ballon file dans le couloir des cinq mètres. C’est plutôt bien joué, même si le coup de pied est un peu long. Je me retourne assez vite, et j’essaie d’aller chercher le ballon. Je ne suis gêné par rien. Je n’attendais juste pas que le coup de pied retombe aussi loin. D’ailleurs, je ne pense pas qu’il a cherché cette zone. Je m’imaginais un coup de pied plus court… Je me suis mis une grosse pression au moment d’annoncer le marque. Je pense que je l’ai même annoncé trop tôt. J’étais aussi fatigué par les efforts. Je pense que je n’ai pas été assez détendu, assez froid. Je ne découvre pas ces moments, mais je n’ai pas été en mesure d’être propre. J’ai été assez propre pendant 78 minutes, mais il a manqué deux minutes. Voilà… Maintenant, il a fallu basculer sur l’après. Le soutien de mes partenaires a aussi été capital. »

Il a également reçu le réconfort de ses coéquipiers immédiatement après la rencontre :

« Des mecs sont venus me voir directement dans le vestiaire : « On va basculer et on n’a pas perdu là-dessus. » Les mecs ont été géniaux. On n’en a plus parlé durant la semaine avant Clermont, malgré le fait que j’avais encore cette erreur en tête. On a été vraiment pas loin de le faire, mais on n’est pas encore arrivés à ce niveau. On doit progresser, et je pense qu’on a une marge pour faire mieux. »

En conclusion, Gabin Villière affirme qu’il n’oubliera jamais cette erreur :

« En vérité, je ne l’oublierai jamais vraiment. Cette faute de main restera une blessure. On a été au niveau de Toulouse, mais on n’a pas été en mesure de passer sur un match que l’on a attendu toute la saison. Ça fait mal, il ne faut pas se cacher. Maintenant, ça fait partie de mon histoire. Je continue d’apprendre, comme l’équipe doit aussi apprendre de ces rendez-vous. C’est une évolution permanente qui nous permet de grandir. »

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