Pierre Mignoni, manager du Rugby Club Toulonnais, s’est exprimé ce vendredi en conférence de presse à l’approche du match face à Bordeaux-Bègles.

Il a souligné que son équipe a su tirer profit de la trêve pour se régénérer. Extrait :

« On a fait beaucoup de fraîcheur et j’espère que ça va se voir dimanche, il n’y a pas de raison. On a eu le temps de se reposer, de passer du temps ensemble et de bien travailler aussi. On a fait le maximum pour donner du temps aux joueurs de bien se positionner. Maintenant, il nous reste moins d’un mois de saison. La finale est le 28 juin. Tout le meilleur arrive maintenant. »

Mignoni insiste sur la nécessité pour son équipe de retrouver le chemin de la victoire. Extrait :

« C’est important de gagner mentalement et comptablement. Il faut montrer que l’on peut rivaliser avec ces équipes. On ne l’a pas fait contre Toulouse. On l’a fait en Coupe d’Europe mais pas en championnat. On avait rivalisé à Bordeaux mais on avait perdu de peu. Je pense que c’est le moment de faire un grand match. On félicite l’UBB pour ce titre Européen qui est mérité. C’était important pour nous de se retrouver et il faut que l’on se retrouve à l’image de ce que l’on va faire. On va retrouver Mayol, notre public, ce sera plein à 21h00. Il faut que la fête soit belle et il faut gagner le match. On a besoin de se relancer car nous sommes un peu en difficulté, comme toutes les équipes qui ont toutes des passes difficiles. Maintenant, il faut relever la tête et c’est le bon moment. »

Concernant l’UBB, qui arrive à Mayol après avoir remporté la Champions Cup, Mignoni partage son ressenti. Extrait :

« Je n’ai pas à commenter ce qu’il va se passer chez eux. Mais j’ai connu ça. J’ai connu une victoire en Coupe d’Europe et on enchaînait avec une demi-finale de Top 14 la semaine suivante. Je l’ai vécu et je sais ce qu’il faut faire. Ce qu’ils ont fait eux, ça ne me regarde pas. Quel que soit le contexte, c’est un grand match ce week-end et leurs joueurs vont basculer, c’est évident. C’est une grande équipe et toutes les grandes équipes savent basculer. C’est ce que nous avions fait en 2013, 2014 et 2015. Pour moi, dimanche, c’est un match de phase finale. »

Mignoni tente d’analyser les raisons de la crise actuelle de son équipe. Extrait :

« Sur nos trois dernières prestations, il y a eu des choses qui ne sont pas acceptables, dues notamment au mental. Le mental c’est le manque d’engagement, le manque de cohésion… Toutes ces choses qui faisaient notre point fort. Et tu te demandes ce qu’il se passe. Pourquoi cette équipe devient l’ombre d’elle-même ? A partir de là, il y a un travail à faire. Les joueurs, ce n’est pas juste de switcher. Parfois il faut plus de temps, il faut du temps pour switcher, des cicatrices qui restent sur du court et moyen terme. Il faut essayer de faire au mieux pour soigner cela, pour switcher. Et je sens que l’on est capable de le faire dès dimanche. On était dans le dur mais je sens qu’on va le faire dimanche. »

Revenant sur les performances décevantes contre Vannes, Pau et Toulouse, il déclare. Extrait :

« On a eu des gros matches ces dernières semaines : aller à Vannes et à Pau, recevoir Toulouse… Ce sont de gros matches. Mais on n’a pas réussi à switcher notamment à Vannes et la première mi-temps à Pau. Contre Toulouse ça a été très dur mais le contexte était compliqué. Ce n’est pas une excuse mais une réalité. Une fois que l’on a dit cela, il faut être honnête et se dire les choses, s’engueuler, être exigeant entre nous. Il faut soigner ces cicatrices. Il faut basculer dans du positif et c’est ce qu’on adore. On joue un match dimanche à Mayol, chez nous, dans un stade plein, avec tes amis, ta famille, tes supporters… La motivation est là. Et tu sais que derrière, tu peux te positionner pour jouer un barrage et une demi-finale, ou jouer une demi-finale directe. Il y a encore de l’espoir et il faut que ce soit une énergie positive. C’est ce que tout le monde attend. Puis tu joues le champion d’Europe quand même, donc c’est beau. »

Mignoni ne cache pas la déception et la frustration de ses joueurs. Extrait :

« Je ne vais pas trahir le vestiaire, il ne s’est rien passé de particulier. Mais les joueurs en ont marre. On est à 10 mois de saison, les joueurs n’ont pas fait une mauvaise saison, ils ont montré un beau visage mais ils ne l’ont pas montré ces derniers mois. Ils sont déçus et frustrés. Il faut mettre toutes ces émotions derrière car si on continue d’être comme ça, on ne va pas avancer. Il faut arrêter l’hémorragie. Cette équipe est capable de montrer un beau visage. Je ne dis pas que tout sera parfait mais il y a des choses sur lesquelles on ne doit pas s’échapper. On respecte cette équipe de l’UBB qui a gagné un grand titre, mais notre premier adversaire c’est nous, nos joueurs. »

Ce dimanche, une cérémonie sera organisée pour célébrer les joueurs partant au Stade Mayol. Mignoni en parle. Extrait :

« Ce sont toujours des moments où tu célèbres les joueurs qui vont partir et c’est normal. Mais la saison n’est pas terminée. Pour moi, la saison commence sur les phases finales, il reste un mois. Mais il faut le faire. Donc on va faire un truc entre nous, intime. Puis on va partager cela avec les supporters dimanche. Ces joueurs méritent d’être remerciés. Le passage à Toulon te marque à vie. On est tous de passage dans un club, et c’est intéressant de laisser des trophées et des souvenirs, des choses positives avec les uns et les autres. Cela te permet de profiter de savoir que bientôt c’est terminé. Bientôt, c’est dans un mois mais ce n’est pas ce week-end. »

Pour conclure, il a évoqué la forme actuelle de Melvyn Jaminet. Extrait :

« Melvyn Jaminet est un joueur frais. Il n’a pas fait 10 mois de saison même s’il a subi et que ça a été dur pour lui. Il a gagné en maturité. Il a pris à juste titre des coups sur la tête et maintenant, il a de la maturité, beaucoup de fraîcheur. Ça va nous aider. Je ne suis pas inquiet quand Marius Domon le remplace et inversement. On a de bons atouts pour les deux joueurs. Autant se servir des deux joueurs. Et ils seront présents dimanche. On demande notamment à Melvyn d’être moins dans les coups de pied mais de relancer quand il le faut. Il a un jeu au pied qui doit faire reculer l’adversaire de par sa longueur, mais pas que. Il doit utiliser ses qualités de vitesse comme Marius Domon et définir la bonne stratégie de contre-attaque. Je veux le voir animer ce registre-là et pas seulement au pied. »