Paolo Garbisi évoque son affrontement imminent avec Matthieu Jalibert : « C’est son arme, il le fait très bien »
Paolo Garbisi évoque son affrontement imminent avec Matthieu Jalibert : « C’est son arme, il le fait très bien »
Le jeudi 19 juin 2025 à 9:46 par David Demri
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À l’approche de la tant attendue demi-finale entre Toulon et Bordeaux-Bègles, Paolo Garbisi se prépare à affronter un adversaire qu’il connaît bien : Matthieu Jalibert.
L’international italien (47 sélections) et champion de France avec Montpellier en 2022 a partagé avec Rugbyrama une analyse détaillée de ce duel, qui illustre l’intensité attendue sur le terrain.
Interrogé sur son affrontement avec le demi d’ouverture bordelais, Garbisi met en avant « l’importance du jeu au sol ». Il déclare : « Pour nous deux, comme tous les autres ouvreurs, la clef sera les rucks. S’il n’y a pas de vitesse, l’un ou l’autre aura un match compliqué à gérer. Bordeaux-Bègles a sûrement la meilleure ligne de trois-quarts d’Europe. Matthieu a bien évidemment un rôle central, il est la clé majeure de la réussite de Bordeaux-Bègles. »
S’agissant du style de jeu de Jalibert, qu’il considère dangereux, Garbisi précise : « Il peut sortir quelque chose de n’importe où, à n’importe quel moment. Pour moi, ce n’est pas simplement un duel entre nous, parce que son jeu oblige l’ensemble de l’équipe à une grande vigilance. C’est un joueur qui te pousse à être en alerte à chaque instant, car il est agressif sur la ligne d’avantage. Cette année, il évolue avec une confiance très haute. Je n’ai pas les mots pour exprimer la saison qu’est en train de faire Matthieu Jalibert. »
Obsédant par les moindres détails chez ses adversaires, Garbisi ne s’attend pas à une surprise totale, tout en étant conscient de l’inattendu : « Quand on affronte Jalibert, on s’attend toujours à ce que vous appelez ‘sa spéciale’ (rires). Je m’attends forcément à au moins un petit coup de pied par-dessus le rideau défensif de sa part. C’est son arme, il le fait très bien. Mais, c’est pour ça que je vous ai dit, tout à l’heure, qu’on ne peut pas défendre tout seul un tel talent. C’est un ouvreur qui sait qu’il attire beaucoup de défenseurs sur lui. Et là, en très peu de temps, il sent le fait de jouer par le pied ou la main, pour lui-même ou pour ses coéquipiers. Il est franchement exceptionnel dans ce qu’il fait. »
Évoquant sa propre évolution, le demi d’ouverture italien révèle avoir « sacrifié une part de son instinct » pour améliorer la structure de son jeu. Il confie : « Malgré la pression et la stratégie à respecter, Matthieu a su garder un côté instinctif. Moi, j’ai perdu un peu cette facette du jeu. Quand j’étais jeune, j’attaquais beaucoup plus la ligne d’avantage, et j’ai un peu laissé ça dans le but de faire jouer au maximum les joueurs autour de moi. Je me suis un peu plus lâché contre Castres, tout en restant dans le ‘bleu’. C’est le langage de Pierre (Mignoni, N.D.L.R.), et cela veut dire que je dois être froid, serein. Je dois amener ma sérénité au groupe, et c’est important aussi dans le montrer à tes adversaires. »
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