Leicester Fainga’anuku : « Mayol est inégalé, je n’ai jamais rencontré de stade semblable dans le monde »
Leicester Fainga’anuku : « Mayol est inégalé, je n’ai jamais rencontré de stade semblable dans le monde »
Le samedi 14 juin 2025 à 18:56 par David Demri
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Le trois-quarts centre néo-zélandais Leicester Fainga’anuku quittera le Rugby Club Toulonnais à l’issue de la saison en cours pour rejoindre les Crusaders.
Dans une interview accordée à Var-matin, Fainga’anuku se livre sur le barrage contre Castres, qui se déroulera ce samedi soir à Mayol.
Il partage sa vision de la rencontre cruciale :
“N’imaginez surtout pas que le vainqueur est celui qui parvient à surprendre ses adversaires, bien au contraire. La clé, pour moi, c’est de ne pas se réinventer, de ne rien changer à ta stratégie, mais de tout faire un peu mieux. Il faudra donc qu’on soit un peu plus précis, un peu plus combatifs, un peu plus tranchants, un peu plus rapides.”
“On croit en ce que l’on met en place, alors soyons chirurgicaux dans l’exécution. Et, dans la tête, il ne faut pas se laisser envahir en se disant ‘merde, c’est peut-être la dernière semaine de la saison’. Non, il y aura un prochain lundi, un prochain mardi et on ne doit pas arriver avec la peur au ventre.”
“Il faut avancer avec confiance. Le staff a mis en place des process toute la saison, justement pour qu’on soit sûrs de nous dans ces moments à pression. On connaît le déroulé de notre semaine, ce qu’on doit faire à quatre jours du match, puis à trois jours, et ce jusqu’au coup d’envoi.”
Fainga’anuku est conscient qu’il sera particulièrement surveillé par les Castrais :
“Je sais que je vais être attendu sur ma capacité à breaker la ligne, à peser sur la défense, mais j’aimerais aussi faire jouer autour de moi, pour créer un danger plus global. Je veux mettre l’équipe dans l’avancée, tout en étant capable de déclencher une passe et de mettre mes coéquipiers dans un espace à n’importe quel instant.”
Le Néo-Zélandais n’hésite pas à évoquer le traumatisme de la défaite contre La Rochelle la saison précédente :
“Le quart de finale face à la Rochelle a été un traumatisme pour l’équipe. On a pris une leçon car, d’un côté, il y avait une équipe qui savait comment aborder un match à la vie à la mort et, de l’autre, il y avait Toulon. Mais, finalement, même si c’était dans la douleur, je sais qu’on a énormément grandi ce jour-là. On sait désormais mieux contrôler le jeu, gérer nos émotions quand le match s’accélère et aborder ces rencontres à pression.”
Il considère également que l’avantage du terrain à Mayol est significatif :
“Évidemment, surtout quand ‘jouer à domicile’ signifie jouer à Mayol. Pour moi, c’est vraiment un endroit spécial. Car, au-delà de tout l’aspect stratégique du rugby, cette pelouse a une vibration particulière.”
“Mayol est unique, je n’ai jamais vu un stade comme celui-ci dans le monde. Les supporters sont proches de la pelouse et il y a un peu plus de bruit qu’ailleurs, ce qui nous donne un surplus d’énergie. Tu sens qu’ici on ne supporte pas le RCT, on vit pour le RCT.”
Le match contre Castres marquera la dernière apparition de Fainga’anuku à Mayol :
“Je vous préviens, je risque d’être très ému (sourire). Car, à Toulon, pour la première fois de ma carrière, j’ai senti que je représentais une région, une ville. Ici, tu n’es pas juste joueur de rugby, tu es un baromètre : tu peux faire basculer dans le bonheur ou dans la tristesse tout un peuple.”
“Ce n’est pas anodin, ça te donne une responsabilité unique. Ce n’est pas que tu ne peux pas passer à côté, c’est que tu n’en as pas le droit. Donc, savoir qu’après deux magnifiques années c’est la dernière fois que je vais jouer à Mayol me touche beaucoup.”
“Personnellement, je n’ai pas de souci avec le fait d’être ému, bien au contraire. Ça m’aide à me construire. Certains mecs cherchent à éviter les sentiments pour rester dans leur bulle, pas moi. Ça me donne encore davantage de détermination.”
“J’aime mesurer que je ne joue pas pour moi mais pour mes coéquipiers, pour les 17.000 Toulonnais en folie au stade et pour tous ceux qui sont derrière leur télé. C’est spécial, unique. Et il ne faut jamais prendre cela pour acquis.”
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