L’Union Bordeaux-Bègles, fraîchement couronnée en Europe, se prépare à un nouveau défi ce samedi à Lyon : remporter enfin le championnat de France. En demi-finale du Top 14 face à Toulon, l’UBB entre dans son cinquième dernier carré consécutif avec le statut de grand d’Europe, un titre qui ne lui garantit pourtant rien.

**L’Europe en trophée, le Top 14 encore à conquérir**

Le succès bordelais en Champions Cup a laissé son empreinte, mais au sein de l’équipe, il est reconnu que cette victoire ne confère aucun avantage sur les terrains du Top 14. Jefferson Poirot a exprimé cette réalité sans détour.

« Moi je pense qu’il faut complètement l’oublier. Ce serait très dangereux de penser que parce qu’on est champion d’Europe, il y a quelque chose qui nous est dû dans le championnat. On sait que ce sont deux compétitions bien différentes. Aujourd’hui en Top 14 on est toujours des puceaux, on n’a rien gagné. Il faut se remettre à cette position. On va jouer une équipe de Toulon qui historiquement a marqué ce championnat. Et pas nous. »

Un constat lucide partagé par l’ensemble du staff de l’UBB, alors que les Girondins se préparent à affronter un RCT en pleine forme.

**Une finale européenne comme déclencheur ?**

Si le passif ne dicte pas le présent, l’expérience européenne a néanmoins renforcé cette équipe. Plus mature et résiliente, capable de surmonter des équipes comme le Munster, Northampton et Toulouse, Bordeaux a évolué, ne ressemblant plus à celle, brillante mais fragile, des saisons antérieures.

Yannick Bru, manager de l’UBB, souligne ces progrès :

« On a pris un peu de crédibilité en gagnant cette Champions Cup. Je pense que tous nos joueurs sont dans la peau d’un challenger. En Top 14 on sait qu’on a vécu aussi de grosses désillusions. Je pense vraiment qu’il va y avoir un combat équilibré. »

Face à Toulon, chaque détail pourrait faire la différence. Bru se remémore la tension des affrontements en phase régulière :

« On a battu Toulon de très peu à l’aller. Ils auraient pu prendre le bonus offensif au retour dans des circonstances particulières mais on a quand même été secoué. Ça va être une partie intense, équilibrée, incertaine. J’espère qu’on aura la bonne énergie pour faire face. »

**De l’envie, pas de certitudes**

Bordeaux aborde cette rencontre sans certitudes, mais avec une volonté manifeste de poursuivre son rêve.

« On n’a aucune certitude. Par contre on a de l’envie, on a de l’entrain, je pense qu’on a de la fraîcheur. J’espère que tout ça va donner un cocktail qui fera qu’on sera très compétitif. »

L’UBB a déjà marqué l’histoire cette saison. Reste à voir si elle sera en mesure d’en écrire une seconde, celle qui la conduirait au Stade de France. Une finale européenne n’est pas un accès direct à la victoire, mais pourrait bien s’avérer être le meilleur entraînement.