Les célébrations du titre européen de l’Union Bordeaux-Bègles tirent à leur fin.

Après plusieurs jours de festivités, l’équipe bordelaise a repris l’entraînement ce mercredi.

La saison n’est pas achevée, car l’UBB est actuellement classée deuxième du Top 14 et entend se battre pour réaliser le doublé Top 14 / Champions Cup.

Dans un entretien avec Sud-Ouest, le manager Yannick Bru a abordé la situation actuelle.

Il a partagé ses stratégies pour remobiliser son groupe :

“Comme toujours, en discutant honnêtement de nous, de notre mentalité, de nos objectifs. Oui, c’est une étape importante. Ça a été la cible des joueurs depuis un an et demi : être la première génération de l’UBB à ramener un trophée. Ils ont coché ça. Mais ils ont le devoir, staff inclus, de faire briller cette étoile. Si on s’écroule, ça voudrait dire qu’on a une mentalité fragile. Le challenge est aussi fantastique car on va être attendus partout.”

“On pourra se trouver mille excuses mais on ne peut pas gâcher les cinq ou six semaines qui restent. Je ne le dirai qu’une fois aux joueurs. Avec leur sens des responsabilités, ils en feront ce qu’ils veulent. Ça a été normal d’en profiter pleinement vu tous les efforts fournis, mais à partir de maintenant, il ne faut plus profiter dans la démesure.”

“Pour décrocher ce titre, on a mobilisé tellement de petits pourcentages dans plein de domaines de la performance, que ce soit sur le plan mental, tactique, physique, qu’il va falloir se remobiliser dans tous les secteurs. Mais le mental conduit toujours le reste. On dit souvent que le muscle le plus important chez un rugbyman est celui entre les deux oreilles.”

Il a également annoncé un important turnover pour le match contre Toulon à Mayol :

“On va naturellement faire reposer certains éléments qui ont beaucoup donné ou qui ont été touchés physiquement. Il y aura une rotation importante de l’effectif. À Toulon, on doit afficher la mentalité dont j’ai parlé. On a quelques jours pour effectuer un travail sur nous-mêmes. Le staff sait que ce match revêt une importance capitale pour conserver la 2e place. Si on laisse 5 points à Toulon, comme on l’a fait à Montpellier, ça voudrait dire qu’on ne contrôlerait plus notre destin sur la dernière journée. Et ça, ce ne serait pas acceptable vu le potentiel de notre équipe.”

Enfin, il exprime l’espoir que son équipe tirera parti de ce titre européen pour continuer sur sa lancée en Top 14 :

“Il y a deux façons de voir les choses. Si nous avions perdu en finale, tout le monde dirait qu’on va s’écrouler mentalement, on nous parlerait de la malédiction ou de la jurisprudence Poulidor, on nous dirait que l’UBB ne gagnera jamais rien. Là, on a remporté le trophée, c’est quand même mieux comme ça. On s’est enlevés cette pression négative liée à la peur du vide. Est-ce que notre mentalité va nous faire gâcher notre fin de saison comme des enfants gâtés ? Ou est-ce que, sachant d’où on vient, on se doit de profiter et de montrer notre meilleur visage sur cette fin de saison ? Moi, je choisis la deuxième option.”