Bernard Lemaitre justifie sa divergence de stratégie par rapport à Mourad Boudjellal.
Bernard Lemaitre justifie sa divergence de stratégie par rapport à Mourad Boudjellal.
Le jeudi 3 juillet 2025 à 16:46 par David Demri
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Le président du Rugby Club Toulonnais, Bernard Lemaitre, a partagé sa vision du club dans les colonnes du journal régional Var-matin.
Il a précisé pourquoi il adopte une stratégie différente de celle de son prédécesseur, Mourad Boudjellal. Selon Bernard Lemaitre, Mourad Boudjellal avait pour objectif principal de bâtir une équipe capable de gagner, tandis que lui se concentre sur la reconstruction du club.
« Il y a une différence fondamentale, qui n’est pas du tout une critique, entre mon prédécesseur Mourad Boudjellal et moi. J’ai le sentiment qu’il construisait surtout une équipe pour gagner. C’était son but. Et c’était un noble but! Mais moi, je reconstruis un club. Forcément, ce n’est pas le même processus. C’est plus lent, ça prend du temps. Les résultats sportifs sont très importants, mais ce ne sont pas les seuls éléments. Il faut définir une vision, un objectif général. Et il faut lui donner les moyens de ses ambitions, ça passe aussi par ce qu’on a fait ici (il montre le Campus). Il faut dessiner une organisation, corriger les erreurs. Et il faut que l’ambition se maintienne, la ligne générale aussi. À mon arrivée, j’ai dit deux choses: pérennité et formation. »
Bernard Lemaitre aspire également à établir une base solide pour le RCT, afin que le club ne soit plus dépendant d’un mécène pour sa survie financière. Il déclare : « Je suis venu avec l’idée que le jour où je partirai, le club soit dans une situation où il n’aura pas besoin d’un « guide suprême » pour exister. L’actionnaire a une fonction principale: financer. Mais il faut que ce rôle s’atténue avec le temps. C’est-à-dire que le club survive dans un premier temps, puis vive par lui-même ensuite. Dans les paramètres qui lui permettent de vivre, au-delà de l’économique, il y a l’ultra-compétition. On ne peut plus, comme à l’époque de Mourad, aller chercher les joueurs aux quatre coins du monde. Financièrement, ça ne passe plus, parce que le salary cap est très contraignant, et c’est très bien d’ailleurs! Mais on ne permet pas de gagner un championnat, une coupe d’Europe, qu’avec des joueurs recrutés. Alors il faut les former. »
Pour clore, Bernard Lemaitre admet avoir beaucoup appris depuis son arrivée à la présidence du club : « Je ne porte aucune appréciation sur mes compétences mais je mesure mieux l’environnement qui est spécifique. Oui, à Toulon tout est différent. Il fallait aussi que je m’adapte. J’ai connu trois entraîneurs, en comptant Collazo et Azéma. On fait des erreurs, on apprend, il faut changer. Sur l’approche économique du club, j’ai appris beaucoup. Ce qu’il est possible de faire ou non. Sur le plan sportif, il y a des grosses satisfactions, comme la réussite progressive du « RCT Passion » et les progrès de l’équipe première. Une demi-finale de Top 14, même si on ne la gagne pas, c’est pour moi supérieur à une victoire en Challenge Cup. »
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