Bernard Lemaitre, le président du Rugby Club Toulonnais, a partagé ses réflexions lors d’un entretien accordé à RazCast TV, en début de semaine.

Dans cette interview, il a abordé les défis que rencontre le XV de la Rade depuis son élimination en Champions Cup face à Toulouse.

Il a exprimé sa colère suite à la défaite contre Pau, survenue le week-end dernier.

Il déclare : les joueurs ne puent pas un visage séduisant du RCT. Extrait:

« J’étais très très en colère après la défaite contre Pau. On est dans une période creuse, ça fait pas mal de matches où on ne montre pas un visage séduisant de Toulon. Mais rappelons-nous : beaucoup de matches ont été victorieux, notamment à Mayol, et certains où nous avons frisé la correctionnel. Donc il faut retenir que cette équipe est inconstante. Nous avons de la difficulté à être cohérent dans le jeu et constant dans la façon de jouer. Nous avons du mal à exercer une pression continue sur l’adversaire. On a gagné certains matches d’extrême justesse et il faut s’en souvenir, grâce notamment à un coup de pied ou une pénalité à la dernière minute ou à la dernière seconde. Je pense à Enzo Hervé et Melvyn Jaminet contre La Rochelle et contre Castres.

Ce sont des éléments qui font qu’un jour, ça ne passe plus sur plusieurs matches d’affilé. Sur ces plusieurs matches d’affilé, il y a deux fois Toulouse et ce n’est pas personne. C’est une équipe dont tout le monde connait la qualité. On a été à la hauteur à Mayol tout en perdant. Et au Vélodrome, tout le monde connait les circonstances : ce ne sont pas des excuses mais des débuts d’explications. On a le droit de perdre, ce n’est pas une honte. Mais après il y a la manière. Comme à Pau où nous avons été absents pendant toute une mi-temps. En fin de saison, nous n’avons pas le droit d’être si imprécis et si maladroits, surtout quand il s’agit de joueurs internationaux. »

Il souligne également que Toulon ne peut actuellement pas se passer de certains joueurs clés, citant Charles Ollivon, David Ribbans et Melvyn Jaminet. Extrait:

« On s’aperçoit que le RCT ne peut pas se permettre de se passer de certains joueurs en raison de notre effectif. Je pense en particulier à Charles Ollivon, David Ribbans et Melvyn Jaminet. Ce sont des éléments qui sont importants. Alors que dans d’autres équipes, on peut plus facilement puiser dans les effectifs. Donc nous sommes dans une mauvaise passe et il n’y a plus beaucoup de manches à redresser par rapport à nos ambitions initiales qui étaient clairement d’être dans les deux premiers. Ce n’est pas encore impossible mais ça va devenir très très dur. Vannes d’une part et Pau d’autre part sont deux occasions que nous n’avons pas su saisir en plus de Toulouse au Vélodrome. »

Il affirme que Pierre Mignoni est en train de chercher des solutions pour redresser la situation avant la phase finale. Extrait:

« Dans une équipe, il y a au moins 23 joueurs si ce n’est pas beaucoup plus. 23 ce sont ceux qui doivent être sur la feuille de match mais en réalité ce sont 35 joueurs qui sont concernés et qui peuvent entrer sur la feuille de match. Le problème se situe chez toute cette population. Comment faire en sorte qu’untel qui n’a pas joué un match précédent, on va le faire entrer et il va apporter une plus-value. Comment en être certain avant ? On ne sait pas ! On ne peut pas parler de joueur en les identifiant comme une seule personne. C’est une multiplication de personnes et c’est ce qui rend le rugby beau. Quand tous ces gens-là ne sont pas sur la même note, ça devient difficile. On est dans cette situation et Pierre Mignoni cherche des solutions. »

Des changements sont à prévoir, mais il n’a pas souhaité entrer dans les détails. Extrait:

« Dans sa méthode de manager les joueurs et de préparer les matches, je pense qu’il va apporter quelques petites modifications. Je ne peux pas en parler car c’est très frais. On ne va pas aborder Bordeaux comme les autres matches, ça c’est clair ! »

Enfin, Bernard Lemaitre rappelle que tous les clubs du Top 14 finissent généralement leur saison avec des regrets. Extrait:

« Il n’y a pas un seul club en Top 14 et en Pro D2 qui termine sa saison sans regret. Tout le monde a des regrets. Quand on voit que Mola peste après ses joueurs… Je comprends très bien qu’il réagisse comme ça. Il y a tellement peu d’écart entre une pleine réussite et un début d’échec qui se profile, il faut être très vigilant là-dessus. On ne va pas négliger le fait que l’on fait une très belle saison, que l’on progresse régulièrement avec la Challenge Cup, la qualification l’an passé, un barrage où on est loin d’être ridicule. Et cette année, un quart de finale de Coupe d’Europe. On a fait un parcours très correct. Ce sont des points positifs et il faut les reconnaitre.

Mais il faut être très consistant. Il faut être régulier. C’est un championnat marathon et on ne voit pas un coureur de marathon faire des sprint toutes les 15 minutes. Il faut une progression régulière et on l’a vue avec nos victoires à domicile et trois ou quatre matches gagnés à l’extérieur. Puis nous avons pris des bonus défensif et offensif. Ces points de bonus comptent beaucoup. Ce sont des éléments positifs. Tout n’est pas à jeter. On a tous le droit de rêver, mais après avoir rêvé, il faut faire. Toulon est à sa place, à la 3ème place derrière Toulouse et Bordeaux. »

Il fait également l’éloge de Bayonne. Extrait:

« Bayonne a beaucoup de mérite, c’est la seule équipe qui a gagné tous ses matches à domicile. Ils sont là, ils sont 4ème, ils s’accrochent et ils ne sont pas loin de nous. »

Pour terminer, il se montre confiant quant à une victoire contre l’UBB, à Mayol. Extrait:

« Je vois une victoire contre Bordeaux, oui. L’an dernier, Bayonne a voulu nous jouer à Anoeta et nous avions fait notre match référence. Donc il ne faut jurer de rien ! »