Bernard Lemaitre, président du Rugby Club Toulonnais (RCT), a tiré la sonnette d’alarme concernant l’état du stade Mayol. Dans une interview accordée à Var-Matin, il évoque pour la première fois la possibilité d’un départ du club.

Attaché à l’héritage de Mayol, Lemaitre demeure néanmoins réaliste quant aux défis économiques auxquels fait face le club. Il déclare :

« Je suis comme tout le monde, j’adore Mayol. Son ambiance, sa localisation. Après, je constate qu’il y a non seulement des limites, mais aussi des freins à l’extension commerciale dont le club a besoin. Aujourd’hui, le RCT tire de ses “hospitalités”, lorsqu’elles sont remplies au maximum de leurs capacités, 5 millions de revenus. En face, La Rochelle, avec un stade similaire, génère 15 millions de revenus. Le Stade toulousain, 17 millions d’euros. L’écart se creuse. »

Lemaitre ne mâche pas ses mots et avertit :

« Si ce n’est pas possible, il faudrait réfléchir à autre chose. Sans quoi, c’est le Rugby club toulonnais qui disparaîtra, tout simplement. Il faut le savoir. »

Face à l’impasse du projet de rénovation, un déménagement pourrait être envisagé. Cependant, cela nécessiterait une vision à long terme, que Lemaitre appelle de ses vœux :

« Si on ne peut pas faire évoluer Mayol et qu’on veut un nouveau stade à Toulon, c’est un dossier entre 5 et 10 ans. Économiquement, ce projet est réalisable. J’ai réuni quelques éléments qui montrent que c’est possible pour une municipalité comme Toulon. »

En ce qui concerne la possibilité d’un nouveau stade, Lemaitre précise :

« Les terrains existent. Il y a la place pour mettre un joli stade de 18 à 20.000 places avec toutes les facilités qui vont avec. C’est un dossier de l’ordre, à mon avis, de 200 millions. Mais il y a un projet qui a été développé par le précédent maire, Hubert Falco, qui s’appelle ‘De Mayol à Pipady’. Le problème, c’est que dans ce projet, il n’y a rien qui concerne Mayol. Mais dans ce parcours-là, il y a des terrains militaires qui seraient disponibles ou, en tout cas, inoccupés. »

Le temps est donc venu de prendre des décisions majeures.

Affaire à suivre…