À l’approche de ses 31 ans, Baptiste Serin se prépare à vivre une expérience inédite : sa première demi-finale de Top 14.

Un an après une élimination difficile en barrage face à La Rochelle à Mayol, le demi de mêlée et le Rugby Club Toulonnais (RCT) retrouvent le dernier carré.

Dans un entretien accordé à Var-Matin, Serin estime que cette progression est logique, mais insuffisante. Il déclare : « Disons qu’on s’améliore par rapport à la saison précédente. C’est positif mais vous imaginez bien que ça ne nous suffit absolument pas. On a envie d’aller plus loin. En début de saison, l’objectif était d’être toujours dans le bon wagon au moment des demi-finales. On y est mais le plus dur est à venir. Être en demie n’est pas une fin en soi. On sait ce qui nous attend face à une équipe ultra en confiance et championne d’Europe. Samedi, on sera outsiders. »

À 30 ans, Baptiste Serin atteint enfin cette étape, fruit d’un parcours marqué par des échecs et de la patience. Il explique : « Mon match de samedi face à Castres n’était pas du tout le même que celui de l’an passé face à La Rochelle. C’est la preuve qu’avec les années, j’ai gagné en constance, en maturité. Je suis plus calme, plus sûr de ce que je dois amener. Le sport, c’est con mais tu te construis dans l’échec. Et j’en ai vécu énormément, avec notamment beaucoup d’éliminations aux portes de la phase finale. Ça m’a forgé et me permet aujourd’hui d’apporter plus de clarté au reste du groupe. »

Il souligne avoir trouvé un meilleur équilibre dans son jeu, étant désormais plus lucide et structuré. « Je suis bien plus régulier aujourd’hui qu’à 25 ans. Je pense avoir trouvé le juste milieu entre le cadre à respecter et la folie qui a toujours fait mon jeu. Disons que je sens mieux les matchs, que je m’éparpille moins et que je suis plus concentré sur ce que je dois apporter à l’équipe en termes de motivation, de leadership. Puis je sais aussi que le temps passe et que je n’ai pas envie de laisser passer les opportunités. »

Alors qu’il fêtera son anniversaire vendredi, Serin reste réaliste sur les évolutions de son corps et de son approche du jeu : « Plus les années passent, plus les qualités qui étaient les miennes vont s’estomper. Par exemple, je suis moins rapide qu’à mes débuts. J’ai perdu 3 km/h, donc je dois trouver des parades, d’autres réponses, afin de garder mon jeu tout en étant plus dans le contrôle. Mais ne vous inquiétez pas, j’ai encore un peu d’huile dans le moteur ! C’est seulement que j’ai changé ma façon de m’entraîner. Je passe plus de temps en salle, je fais plus attention à mon corps. Je me couche très tôt aussi. Parfois, je suis au lit à 20h15 (rires). »