À la veille de son premier barrage en Top 14 avec le Rugby Club Toulonnais, prévu samedi soir contre Castres, Kyle Sinckler a accordé une interview à Midi Olympique pour discuter de sa première saison dans l’élite du rugby français. L’international anglais aborde sans réserve son adaptation au championnat, sa discipline au quotidien et le match décisif qui se profile.

Le pilier anglais, bien conscient du chemin parcouru, affiche une humilité exemplaire. Il déclare : « Avant tout, on a su se qualifier en bonne position. Ça aurait pu être mieux, mais il faut quand même dire les choses. Évidemment, les résultats n’ont pas été à la hauteur de nos espérances ces dernières semaines. Les défaites à Vannes, Pau, contre Toulouse ont été difficiles. Ce n’était pas l’idéal, mais désormais tout est remis à zéro. Maintenant, c’est une finale chaque week-end. La forme ne signifie plus rien. La saison a été bonne, nous avons su avoir de la constance pendant une majeure partie du temps. Nous devons simplement jouer notre rugby, avoir confiance en nous et, bien sûr, respecter. Mais, nous sommes à Mayol, devant nos supporters. Et ça, c’est bon pour nous ! »

Sinckler se remémore avec émotion son premier match sous les couleurs de Toulon, face à Castres. « Mon premier match à Mayol ! C’était un moment très spécial dans ma carrière, parce que je me suis toujours vu jouer ici depuis que je suis venu, en tant que réserviste, avec les Harlequins, lors de la saison 2012-2013. Ce n’est pas un mensonge, mais une réalité que je vous dis. Depuis, j’ai toujours suivi ce club avec des exemples comme Wilkinson, Hayman, Botha, Smith, Van Niekerk, Michalak… Il me faudrait une heure pour tous les citer ! En jouant ici, j’ai réalisé un de mes rêves de joueur. C’est bon de sentir une grande responsabilité en tant que joueur de rugby. Les mecs ont réalisé des grandes choses avec ce maillot. Je sais que les gens attendent de retrouver cela. Tout le monde a conscience de cette attente. Samedi, je veux juste dire que chacun d’entre nous est prêt pour livrer sa meilleure version. »

Concernant sa rapide adaptation au Top 14, Sinckler n’hésite pas à souligner l’importance du travail, affirmant : « Le travail. C’est aussi simple que ça. Et puis, j’ai quelque chose qui me motive. Il y a des grands, des très grands, et même des champions du Monde qui ont échoué ici. Des mecs qui ont eu des plus belles carrières que moi. Je me suis promis que je ne ferai pas partie de la liste des grands joueurs qui ont échoué à Toulon. Je ne veux pas être l’un d’entre eux. Je me suis donc assuré de venir ici et de travailler dur, très dur. Je travaille sur le terrain, mais aussi en dehors en tentant notamment d’apprendre votre langue. Elle est difficile. Je la comprends, mais j’ai encore des difficultés à m’exprimer. Évidemment, vous avez un pays magnifique avec la mer, la cuisine… C’est parfait (en français) ! Mais, moi, je suis un homme de rugby. C’est le rugby qui me guide. Si vous saviez comme j’ai été malheureux lorsque j’ai cassé mon bras. »