Esteban Abadie partage ses astuces pour exceller à la touche !

Esteban Abadie partage ses astuces pour exceller à la touche !

Le samedi 19 avril 2025 à 11:54 par David Demri

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Esteban Abadie, troisième ligne du Rugby Club Toulonnais, s’est affirmé comme un stratège de premier ordre dans le secteur de la touche en Top 14. Dans un entretien avec le journal [L’équipe](https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/-c-est-une-guerre-mentale-esteban-abadie-l-un-des-meilleurs-chapardeur-du-top-14-livre-les-dessous-d-une-touche-parfaite/1555254), le joueur Varois a partagé son approche de ce domaine crucial.

La touche, selon Abadie, est bien plus qu’un simple geste technique. « C’est une science à part entière dans le rugby moderne », a-t-il déclaré, ajoutant qu’elle demande une analyse approfondie, des répétitions et un sens de l’instinct.

Formé au Racing, il a découvert l’importance de la touche grâce à Florent Guichard. Ce positionnement lui a permis de compenser son manque d’explosivité sur de longues distances. Après avoir renforcé ses compétences à Brive avec Arnaud Mela, Abadie les perfectionne aujourd’hui à Toulon avec le soutien technologique et l’expertise de Sergio Parisse.

La reconnaissance de ses pairs ne lui échappe pas. Il cite Baptiste Chouzenoux (Bayonne), « réactif et longiligne », et Cameron Woki (Racing 92), des joueurs qu’il admire pour leur vision du jeu et leur efficacité. Il mentionne également des petites astuces, comme l’analyse audio des annonces au Stade Français, ou l’accent mis sur le timing, observé chez Julien Puricelli, ancien sauteur devenu coach au LOU.

Derrière la performance d’une touche se cache un entraînement rigoureux : deux séances par semaine avec près de trente sauts, pour synchroniser le timing avec les lifteurs et les talonneurs. « Rien ne se fait naturellement », insiste Abadie.

Malgré le côté spectaculaire de ces envolées, le risque reste présent pour les réceptionneurs, exposés aux entorses, chutes et déséquilibres pendant les phases de combat au sol.

Abadie raconte avoir pris goût au secteur de la touche au Racing 92, alors qu’il était encore au centre de formation. « Je n’étais pas le genre de joueur à traverser le terrain sur 80 mètres en puissance et mettre tous les défenseurs sur le cul. C’est important pour un joueur d’avoir un superpouvoir qui le différencie des autres », confie-t-il.

Il parle également de la prise de risque liée à son rôle. « À certains moments du match tu prends le pari de sauter. C’est une prise de risque car c’est aussi s’affaiblir au sol. Parfois ça marche, d’autres non. C’est l’instant présent qui doit guider », explique-t-il.

Parmi les meilleurs sauteurs en Top 14, il recense Baptiste Chouzenoux, Romain Briatte (Stade Français) et Cameron Woki, sans oublier l’ancien deuxième ligne lyonnais Julien Puricelli.

Concernant la détermination des noms des annonces, il précise : « On a des lettres suivies de numéros qui indiquent si on fait une feinte ou deux feintes. Chaque équipe a ses ‘sorties de secours’. Ça reste assez complexe selon les équipes affrontées. »

Au Rugby Club Toulonnais, le travail sur la touche est particulièrement soutenu, avec notamment des séances hebdomadaires en présence de Sergio Parisse. « On se réunit chaque début de semaine pour établir le plan à venir », révèle Abadie.

Sa plus grande crainte demeure la réception après les sauts. « C’est le plus délicat et les blessures sont fréquentes. Je me suis fait deux fois la cheville en début de saison », conclut-il.

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